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Chroniques du Quotidien en J'aime/J'aime pas

10 septembre 2007

Les chemises en lin

J'aime bien
Les chemises en lin
...
Poil à la main

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14 juin 2007

Ambiances

J'aime les ambiances. J'aime mettre la musique qui en crée. J'aime les fins de repas où l'on peut mettre le disque qu'il faut.

Ma soeur était couchée sur le canapé, café allongé et tisane sur la table: je mets les nocturnes de Chopin. J'imagine les sons qu'elle entend en s'endormant: la conversation doucement parlée devenant étrangement forte, le piano et les bruits que je fais en appelant le chat matissent le fond.
Plus tard devant mon bureau et au-dessus de la rue aux lampadaires j'ajoute la musique de chambre de Poulenc. L'halogène surveille mes cours, et les molécules n'ont plus cet air massif et agressif. Maintenant j'écris avec Paco de Lucia.

J'aime bien aussi les soirées chez ma grand-mère à Lima où il y a toujours une tante et un cousin pour dîner quelques restes, quotidiennement et merveilleusement péruviens. Le canapé et la moquette, l'accent péruvien, les pulls parce que l'hiver du mois d'août est doux mais humide. Mes tantes donnent leur calme féminin, on rit. Je suis discret, ce que j'aime on remarque peu que je l'aime.

Le soleil dans un appartement un lendemain de soirée, un petit déjeuner en couple, le silence quand je finis de jouer un morceau, la radio le soir assis par terre avant d'aller se coucher, les routes en été, une féria de fruits de mer à Madrid, la pause café où l'on finit par se confier, un magasin de jouets en bois pendant la pluie. Voilà ce que j'aimerais photographier.

Je trouve la vie belle lorsqu'elle est ambiances. Ambiances d'amis, ambiances féminines, musiques fortes d'expression et instants qu'on sait voir s'écouler. "Tu as de beaux moments" est pour moi le meilleur des compliments.

9 juin 2007

Un samedi en vrac

...Les poulets qui rôtissent dans la rue. J'adore les poulets qui rôtissent dans la rue. Il y a l'odeur, il y a la couleur, et aussi les pommes de terre qui reposent au bas du four. J'aime bien les semelles fines de mes chaussures qui me donnent l'impression de marcher presque directement sur le sol. Tellement que mes chaussures en sont toutes trouées.

J'aime bien les massages du cuir chevelu quand je vais chez le coiffeur. Je n'aime pas quand je sors de chez le coiffeur. Et je trouve ça triste de ne pas apercevoir la belle pharmacienne.

J'aime bien à la maison mettre une chemise ouverte sur un t-shirt. J'avais un joli pull à col roulé ce matin, en alpaca.

J'aime bien la tortilla española.

J'aime bien ce que je ressens dans ma poitrine quand je retrouve mon piano et mes notes après une semaine.

J'aime bien Jay-Jay Johanson. J'aime bien Satie. J'aime bien Hendrix. J'aime bien Valérie Leulliot. J'aime bien Abd Al Malik. J'aime bien Hugo Wolf. J'aime bien Raúl García Zarate. J'aime bien Les fils de Teuhpu. J'aime bien Juan Luis Guerra et Rubén Blades. J'aime bien les Beatles. J'aime bien TV on the Radio. J'aime bien Kocani Orkestar. J'aime bien varier...

Je n'aime pas ne pas comprendre mes cours. Je n'aime pas être enfermé, il fait trop bon et je me ferais bien un petit resto en terrasse. J'aime bien quand j'arrive à apprendre, et j'aime quand je suis plongé dans mes sciences. Je cherche à droite à gauche des idées qu'ont eu les gens. Je lis sur les recommandations: antibiotiques ou sciences humaines, ça dépend du moment. Parfois c'est Conduites à Tenir. CAT par-ci, CAT par-là...Est-ce que je ne fait qu'appliquer? Je m'imagine parler à un peintre: "est-ce que je suis con?". Je divague dans mes révisions.

Je n'aime pas penser à tous ceux à qui je ne donne pas de nouvelles. Et cette nuit j'ai rêvé de C., je l'avais fait souffrir.

...

J'aime bien avoir écrit tout ça, pour avoir envisagé de la liberté là où je ne la plaçais qu'en attente, et qu'en me lisant je m'aperçois avoir mené un samedi comme les autres.

16 mai 2007

Hôpitaux

J'aime sortir de l'amphi et tomber par hasard sur N. qui va prendre un café, et l'accompagner dans sa pause. Nous installer sur un banc dans les couloirs de l'hôpital et parler sans savoir comment. Ne pas connaître le chemin qui nous mène jusqu'à ce partage, avancer sans pudeur vers nos préoccupations. La médecine, qui est notre vie, les rencontres, les enfants. J'aime me rendre compte qu'elle a un bon coeur. J'aime découvrir des gens dont l'existence même me rend heureux, des Quelqu'un de bien dont je me dis que c'est une bonne chose qu'ils soient sur cette terre. En rentrant de Madrid je voulais l'écrire ici à Manu. Lo hago con retraso.

J'aime être ce petit étudiant en médecine qui observe et suit ceux qu'il ne devrait pas accompagner: infirmières, psychologue, assistantes sociales.

J'aime que les patients me disent que je suis gentil. J'aime que cette femme dépressive en service de réanimation me l'ait dit, après que des médecins, internes et autres membres de cette vingtaine de personnes debout dans sa chambre se soient moqués d'elle pendant la visite parce qu'elle voulait qu'on appelle ses voisins pour s'occuper de son petit chien.

Je n'aime pas que pendant la visite les médecins et la vingtaine s'arrêtent devant la porte du patient pour en discuter avant d'entrer, alors que de l'intérieur de la chambre j'entends tout: "dépressif, cortisone, il est....il a...".

Je n'aime pas voir un ami se moquer d'une femme dans le coma.

J'aime voir le sourire d'une jolie infirmière quand elle me surprend noter ma haine sur mon carnet.

...je n'aime pas devoir écrire tout ça pour avoir envie de pleurer.


PS: je ne vis plus ici, parmi mes textes et mes photos. Je ne suis plus qu'un mélange d'hôpital, de bibliothèque et d'amis, aux différents moments de la journée. J'ai peur de ne pas profiter du temps qu'il me reste à Paris, alors je m'excuse de ne plus vivre ici, parmi mes textes et mes photos.

20 février 2007

Le matin

J’aime bien regarder le matin par la fenêtre une rue déserte, parce que les feux et les voitures ne me disent pas s’il fait froid ou non, ni le bitume s’il y a du vent, et parce que ce paysage ne ressemble plus aux hommes et que dans ma chaleur je résiste pour l’idéal intimiste. La radio politique se tartine parfaitement sur cette vision clair-obscur, pleine de doutes, déshumanisée.

Je n’aime pas regarder le matin par la fenêtre une rue déserte, parce que les feux et les voitures ne me disent pas s’il fait froid ou non, ni le bitume s’il y a du vent, et parce que ce paysage ne ressemble plus aux hommes et que dans ma chaleur je résiste pour l’idéal intimiste. La radio politique se tartine parfaitement sur cette vision clair-obscur, pleine de doutes, déshumanisée.

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18 février 2007

Les cellules souches

J’adore lire mon cours sur les cellules souches et tomber sur le paragraphe « intérêt thérapeutiques » qui parle des réalisations actuelles et des perspectives de développement attendus avec une forte probabilité dans un avenir proche, compte tenu évidemment des considérations éthiques et techniques. Cellules sanguines, greffe de peau pour grands brûlés, os, cartilage, premiers essais de muscle cardiaque, neurones fœtaux dans les maladies dégénératives (Parkinson, Huntington), pancréas (greffe de cellules sécrétant de l’insuline pour lutter contre le diabète). Dans la pénombre et le silence accroché de la bibliothèque je ne peux m’empêcher de sourire. Perspectives : foie, muscle, système nerveux, sang…Imaginer tout ça. Imaginer ne pas souffrir de rejet. Rêver de ne pas perdre le souffle, la marche, la force, la boule, l’espoir. Oui vraiment j’adore ça. Mais je déteste, je hais, je suis colérique à  l’idée que tout le monde soit prêt à chercher mais que l’on ne l’autorise que dans deux pays. Je hurle de devoir attendre que la société soit prête et que pour ce faire doivent tomber des milliers de sacrifices, qui seront oubliés, juste parce qu’il faut le temps de s’y faire. Et quand on repensera au moment où l’on a découvert cette nouvelle médecine, on ne pensera plus qu’on aurait pu la découvrir bien plus tôt.

« Moi, j’ai commis l’erreur de coucher avec une fille une seule fois. Elle m’avait juré mordicus qu’elle risquait rien. Je t’en foutrai ! Un mois et demi plus tard, cette conne m’annonce qu’elle est enceinte. Quand je pense que la loi sur l’avortement a été votée six mois plus tard ! À six mois près, je me serais pas marié, putain ! »                 Martin Winckler, Les Trois Médecins

17 février 2007

Les publicités philosophiques

Je n’aime pas les pubs philosophiques. Il y a quelques années, la pub gravitait autour du corps de la femme. Concept assez ringard aujourd’hui si l’on visionne de nouveau ces images de bikinis soutenant un dentifrice, de bikinis lavant notre linge ou contractant notre assurance. La société de moralité a bien fait son boulot.

Pourtant j’ai l’impression que ces jolis mannequins se sont transformés en éthique flamboyante, cachée derrière chaque pot de confiture. Achetez, ça vous rendra heureux. Et ne suivez que ces modestes maximes qui vous boulotteront l’encéphale jusqu’à plus soif dans notre certitude que vous êtes unique, votre certitude que nous sommes vous. Faites comme tout le monde, soyez vous-mêmes. Chantez, dansez, revenez à la nature puisque ces bikinis n’ont pas voulu de vous, et que vous n’en avez pas besoin dans un monde où vous êtes libres d’être heureux avec vos amis et notre cassoulet. Vivez, puisque être mère est un sentiment unique avec ce nouveau yaourt qui le défend mieux de l’intérieur, sans lequel vous ne lui voulez que du mal. Souriez puisque l’autre nous comble de joie de sentir bon la rose du Népal…

Sauf que l’autre n’est pas là, que le petit prend des coups à l’école et que mes amis sont moins drôles quand ils mangent du cassoulet. Je n’ai pas plus accès au bonheur qu’aux bikinis, même lorsque je partage les aliments qu’un brave paysan a tendrement sortis de terre avec ses propres mains, même lorsque je me badigeonne des plantes d’Amazonie sur le sourire, même lorsque ma banque est révolutionnaire et alternative.

Lorsque l’on ne me promettait que des bikinis je savais encore rigoler et regarder ma femme qui vieillissait sans soleil. Libre à moi alors de découvrir la tendresse sur notre canapé fripé. Maintenant qu’il est question de bonheur j’angoisse de ne pas vivre, de laisser passer mon temps sans y penser, profiter, relativiser et me remettre à zéro. Je suis terrorisé de ne pas réussir alors que l’on me donne tout, atterré à l’idée de n’avoir pas tout possédé, d’avoir ignoré mon capital santé, mon capital sourire, mon capital bonheur (sic !). Je souffre tout cela puisque désormais on me parle de ma Mort. Et ce qui la précède semble être mon immense Destruction.

16 février 2007

Barcelona

Je n’aime pas ne pas avoir le temps d’aimer. Et je n’ai pas envie de Paris en ce moment.

11 février 2007

Les andouillettes

J’aime pas les andouillettes parce que ça pue.

8 février 2007

Enfance

J’aime pas réfléchir à mon enfance et ne plus savoir qui je suis, ne pas être qui je pense ou devenir ce qu’on dit. Je ne veux pas croire les autres, pas plus que je ne veux me croire, mais je ne sais plus non plus si nous sommes différents. Je ne voudrais pas oublier pour oublier, mais je fuis la recherche acharnée d’une utilité. Peut-être suis-je défini par ce que j’ai vécu, mais je n’ai pas vécu pour me définir, encore moins pour qu’on me définisse. Voilà pourquoi j’aime avoir grandi. Je peux alors dire que je ne me résume plus à mes doutes, et que j’ai réussi à bâtir au-delà de mon inexplicable, indépendamment de mon incompris.

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